Apnée du sommeil et cancer : Existe-t-il un lien ?
Le lien possible entre l'apnée obstructive du sommeil (AOS) et le développement du cancer est étudié depuis un certain temps, une hypothèse qui a attiré l'attention de publications scientifiques faisant autorité. Bien que la corrélation doive faire l'objet d'une étude plus approfondie, les premiers résultats de la recherche semblent suggérer l'existence d'une telle relation.
Apnée du sommeil et tumeurs
L'importance de la corrélation entre le SAOS et le cancer réside dans le fait que le SAOS est un trouble courant qui touche environ un Italien sur sept. Ce chiffre significatif ne doit pas être sous-estimé, tant en général qu'en ce qui concerne les implications possibles dans l'apparition de tumeurs.
Les symptômes classiques du SAOS semblent être le facteur déterminant de cette corrélation, car ils entraînent diverses conséquences physiologiques et biochimiques, notamment :
● L'hypoxie intermittente
● le stress oxydatif
● l'inflammation systémique
● Altérations de la réponse immunitaire
● Perturbations du rythme circadien
● Et bien d'autres conséquences qui peuvent influencer le processus tumoral depuis le début du développement jusqu'à la formation de métastases dans d'autres parties du corps.
L'importance de la corrélation entre le SAOS et les tumeurs
Bien qu'il soit difficile de prouver cette corrélation en raison du nombre limité de cas étudiés, il est crucial d'y prêter attention. La prise en charge du SAOS, même à titre préventif, est beaucoup plus facile que la prise en charge d'une tumeur qui en résulte. Briser cette chaîne de cause à effet est l'étape la plus simple pour éviter le développement d'un cancer.
Pour étayer cette corrélation, lorsque les données numériques sont insuffisantes, la métanalyse, une simulation statistique basée sur des modèles informatiques avancés, entre en jeu. Selon les études les plus récentes, qui ont analysé et croisé les données de 18 études différentes portant sur plus de 400 000 participants, le SAOS peut augmenter le risque de cancer jusqu'à 36 %. Ces pourcentages inquiétants sont considérablement plus élevés dans les cas où le SAOS est classé comme modéré ou sévère.
Plusieurs types de cancer semblent liés au SAOS. Par exemple, on observe une augmentation significative des tumeurs du système nerveux central et des reins, alors que les cas de cancer du poumon restent stables.
Doutes
Cette corrélation "SAOS et tumeurs" suscite toutefois des doutes. L'échantillon analysé est encore trop petit pour apporter des certitudes, et de nombreux autres facteurs et variables pouvant influencer l'apparition de tumeurs n'ont pas été pris en compte (comme la prédisposition génétique, l'alimentation, la sédentarité et le tabagisme).
Ce qui surprend également les chercheurs, c'est l'absence d'augmentation significative des tumeurs pulmonaires, qui devraient logiquement faire partie des tumeurs les plus susceptibles de se développer en raison du syndrome d'apnée du sommeil.
A l'heure actuelle, ces doutes ne permettent pas d'établir une certitude définitive, mais amènent les chercheurs à considérer la corrélation entre le SAOS et le risque de cancer comme "biologiquement plausible".